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Rencontre avec Christophe Chenut, Président de Dauphine Alumni

Actualité du Réseau

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22/05/2020

“Les rencontres sont essentielles”



Élu président de Dauphine Alumni lors de Conseil d’administration du 31 mars 2020, Christophe Chenut (promo 1984) présente son parcours, ses motivations et sa stratégie pour le réseau des alumni.


Quelles sont tes principales expériences professionnelles et qu’est-ce qui a motivé tes choix de carrière ?

Je suis fondamentalement un entrepreneur. Après Dauphine et un MBA à HEC, j’ai décidé de ne pas suivre la voie traditionnelle des grands groupes comme BNP ou L’Oréal : avec un associé, j’ai créé une agence de marketing direct en 1986, Directing. Nous l’avons beaucoup développée et fait grandir pendant 7 ans puis nous l’avons vendue au groupe DDB. Nous sommes restés 10 ans chez DDB, notamment en ce qui me concerne comme Président du réseau Européen RappCollins puis Directeur Général du groupe DDB France. En fait, nous sommes devenuss les patrons du groupe qui nous avait racheté ! J’ai complété mon expérience entrepreneuriale par l’expérience managériale d’une structure de 1 700 personnes, et de 30 sociétés appartenant à un groupe américain.

En parallèle, j’ai pris la présidence du Stade de Reims à titre bénévole en 1996. Le club avait déposé deux fois le bilan et était alors en sixième division. En 2002, nous étions remontés en 2division. Cela a été une aventure exceptionnelle, dans un environnement qui me tient à cœur (notamment comme pratiquant !) : le sport.

L’addition de ces deux parcours et la chance d’une belle rencontre avec la famille Amaury a engendré la proposition de devenir patron de L’Équipe. Comme j’ai appris à lire dans L’Équipequand j’étais petit, je ne pouvais pas refuser ! J’ai donc été contraint de quitter le Stade de Reims et DDB pour prendre la direction du titre pendant 5 ans, jusqu’au décès de Philippe Amaury.

La famille Lacoste – là encore, grâce à une rencontre décisive – m’a alors proposé de gérer sa marque : la proposition était logique en termes de continuité de carrière. De 2008 à 2013, la famille propriétaire de Lacoste m’a laissé diriger l’entreprise comme un entrepreneur, avec une grande autonomie de management. Lorsque la marque a été vendue début 2013, je suis naturellement redevenu entrepreneur en accompagnant Nicolas Beytout dans la création du quotidien libéral L’Opinionet en devenant investisseur et conseil pour des entreprises, petites ou grandes, évoluant dans les secteurs des médias, de la mode, du sport et de la communication.


Comment t’étais-tu déjà investi dans Dauphine Alumni ces dernières années, et pourquoi ? 

Durant toute ma carrière, je n’ai jamais vraiment coupé le lien avec Dauphine Alumni, à qui j’ai rendu plusieurs fois service avec plaisir. J’ai ainsi représenté Dauphine Alumni auprès du jury lors de la labellisation Equis de l’Université (c’était d’ailleurs la première université française à obtenir l’accréditation en 2009 !). J’ai toujours répondu présent pour intervenir dans des conférences ou pour être témoin lors des assemblées générales.

Tout s’est accentué quand on m’a demandé d’aider l’association à animer et dynamiser le réseau d’anciens. C’est là que j’ai eu l’idée de créer le Made in Dauphine : un jury d’alumni prestigieux (autoproclamé le Gratin Dauphinois…) qui remet des prix à des anciens qui ont été performants dans l’année, soit en tant que manager, soit en tant qu’entrepreneur ou individu… J’avais mis le doigt dans l’engrenage [rires], et je suis rentré au Conseil d’Administration. S’est alors posée la question de l’annuaire, que j’ai proposé de remplacer par un magazine, le DauphiNews. Mon implication s’est donc faite projet par projet.

Arrivé à l’âge de 50 ans, j’avais envie de renvoyer l’ascenseur et de transmettre, d’autant plus que l’une de mes filles est actuellement en Master à Dauphine ! Je suis à un moment de ma carrière où s’impliquer dans une association comme Dauphine Alumni est plus facile. L’Université a été importante dans ma vie, je souhaite aujourd’hui lui dévouer une partie de mon temps.

Là encore, les rencontres sont essentielles : je connaissais bien mon prédécesseur et le trésorier de l’association, j’ai appris à connaître et apprécier la déléguée générale, Sibylle Auboyneau, ainsi qu’Isabelle Huault et les personnes qui travaillent à l’Université. Les connexions étaient positives avec toutes ces personnes, j’ai eu envie d’aller un peu plus loin.


Dans quelle situation as-tu trouvé Dauphine Alumni ?

Un énorme travail a été fait depuis plusieurs années pour la mise à jour des profils : en quatre ans, la base est passée de 7 000 à 25 000 entrées, c’est colossal. La transmission a été faite par Christophe Juarez dans les meilleures conditions et avec une grande fluidité, ce dont je le remercie. 

Il y a des Clubs particulièrement actifs – par exemple les Clubs Entrepreneurs, Dauphine au féminin, Tech ou Œnologie – et deschaptersqui fonctionnent très bien, aussi bien à Londres ou à New York qu’à Nantes ou à Bordeaux…

La gestion est pointue, les budgets sont ténus mais tenus, et l’équipe de permanents est formidable et dévouée. J’ai la chance d’arriver dans un contexte porteur et même si l’épisode Covid nous freine, le train est lancé !


À quoi sert un réseau selon toi ?

La notion de réseau est absolument fondamentale pour un épanouissement personnel et professionnel. J’ai toujours constitué de façon assez naturelle des réseaux, via le sport mais aussi dans l’environnement professionnel et avant au travers des établissements scolaires ou universitaires que j’ai fréquentés. On se connait, on travaille ensemble, on se rend des services, on se fait confiance.

Dauphine Alumni a, à la fois en quantité et en qualité, la capacité de créer un réseau d’entraide absolument incroyable. Il est en théorie l’un des réseaux les plus forts des Grandes Écoles et Universités, avec plus de 93 000 personnes qui ont été ou qui sont à Dauphine. Ces personnes sont généralement à des niveaux importants dans leur société ou activité professionnelle, dans des secteurs et des zones géographiques très diversifiés. Sa puissance potentielle est considérable, mais elle ne se traduit malheureusement pas concrètement : seulement un quart des anciens ont mis à jour leur profil dans notre base. Beaucoup ont fait Dauphine et une autre formation ou école, avant ou après Dauphine… qui n’est du coup pas le réseau prioritaire. Ayant peu de cotisants, nous n’avons pas les moyens financiers suffisants pour faire des animations. Nous avons besoin de traduire dans les faits ce que nous sommes réellement.


Quelle stratégie imagines-tu pour Dauphine Alumni dans les prochains mois ? 

La stratégie repose sur deux axes prioritaires. Premièrement, nous devons arriver à identifier le maximum des 93 000 anciens et étudiants que nous devrions avoir dans la base de données de Dauphine Alumni, c’est là que réside sa valeur. Cela prend 5 minutes à chacun de le faire sur le site et c’est parfaitement gratuit. Nous avons lancé des campagnes sur les réseaux sociaux – LinkedIn a 75 000 anciens de Dauphine répertoriés ! Mais c’est aussi à chacun d’entre nous de convaincre ses connaissances, camarades de promo, de participer à l’amélioration de cet actif numéro 1.

Le deuxième axe, c’est de faire en sorte que les entreprises souhaitent créer des événements avec cette communauté, parce qu’ils ont envie de rencontrer des alumni ou parce qu’ils ont eux-mêmes beaucoup d’alumni dans leurs rangs. 

Avec une base plus fournie, en relation avec la Fondation et la direction des relations entreprises de Dauphine, nous aurons la possibilité d’aller chercher du financement auprès de sociétés qui voudront se faire connaître de l’Université, des anciens ou des étudiants. C’est ce que nous faisons déjà aujourd’hui avec l’événement Made in Dauphine ou le magazine DauphiNews. Cela nous permet d’avoir plus de financements pour créer des événements physiques ou virtuels, et d’animer en permanence la connexion entre anciens de Dauphine, qui sont toujours ravis de se retrouver et de s’entraider. Certes, ce business model est un peu différé aux vues des priorités légitimes des entreprises dans les mois qui viennent.

Cette stratégie est totalement intégrée dans la démarche de l’Université et de la Fondation : Dauphine Alumni est en effet intégré à l’écosystème tout en étant en première ligne pour identifier les 93 000 anciens qui peuvent devenir des donateurs pour la Fondation et des partenaires pour l’Université.


Quel est ton meilleur souvenir de Dauphine ?

Je ne vais pas être très bon élève là [rires !]…Mes souvenirs sont plutôt “extra-universitaires”. 

À mon époque, entre 1980 et 1984, les cours étaient organisés de telle sorte qu’on puisse quasiment, en parallèle, travailler à mi-temps : ils avaient créé l’alternance avant l’heure ! Les entreprises appréciaient les profils des Dauphinois, à la fois pour leur qualité et leur disponibilité. J’ai donc travaillé pendant ces années, ce qui m’a permis d’arriver sur le marché du travail doté d’un diplôme et d’une véritable expérience professionnelle.

J’ai aussi un excellent souvenir des terrains de squash qui étaient dans le parking, où j’ai passé de très nombreuses heures !


Christophe Chenut en dates

Né le 02/10/1962, marié, 4 enfants

  • 1984 – Maîtrise de Gestion à Dauphine
  • 1986 – MBA à HEC
  • 1987-1993 – Cofondateur de Directing
  • 1993-2003 – Groupe DDB (président de Rapp Collins Paris, puis DG de DDB France)
  • 1997-2007 – Président bénévole du Stade de Reims
  • 2003-2008 – DG de L’Équipe
  • 2008-2013 – DG de Lacoste
  • Depuis 2013 – Fondateur de L’Opinion, Conseil d’entreprise


La Face cachée de Christophe Chenut

  • Si tu étais un animal ?

Un chien

  • Quelle qualité préfères-tu ?

La fiabilité

  • Quel défaut détestes-tu ?

La jalousie

  • Quel est ton principal trait de caractère ?

La fidélité et la confiance 

  • Quelle est ta devise favorite ?

“Le futur est le présent du passé”. Et j’aime également “On n’est riche que de ses amis” 

  • Quelle est ton occupation préférée ?

Le sport !

  • Qu’emporterais-tu sur une île déserte ?

Ma femme

  • Si tu devais décrire Dauphine en un mot… ?

Ouverture d’esprit

  • Avec qui aimerais-tu déjeuner ?

Coluche


Par Alexis Mersch,  rédacteur en chef du DauphiNews


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